ENLEVEMENT ET VIOL D’UNE JEUNE FILLE SAHRAOUIE

Hayate Rguibi réside à Laayoune capitale du Sahara Occidental, elle a 18 ans. Elle a été enlevée et torturée une nouvelle fois par la police marocaine. Cette fois les menaces de viol proférées lors des arrestations précédentes ont été mises à exécution. De plus elle a été menacée de mort si elle communiquait sur ce nouvel enlèvement et le viol subi. Nous devons empêcher que ces criminels passent des paroles aux actes.


TEMOIGNAGE –

Dimanche 23 février 2009 à 19h, quartier Maatallah Laayoune/Sahara occidental

«En traversant le quartier Maatallah je suis surprise par six policiers en civil encadré par le célèbre tortionnaire Mohamed El Hassouni, connu sous le nom de « Moustache » qui me font monter de force dans leur véhicule. Quand nous sommes arrivés près du collège Allal ben Adellah ils m’ont bandé les yeux et menottés les mains dans le dos. Je voulais savoir la raison de cet enlèvement. C’est le dénommé El Aalaoui qui répète que j’ai dépassé les limites en rencontrant des défenseurs de droit de l’Homme européens, surtout la dernière rencontre avec la Française Michèle Decaster en présance de ma copine Nguia El Haoussi.

Tout au long de la route je reçois des gifles et des coups de pieds, je n’étais pas dans de bonnes conditions psychologiques, mais je me suis rendu compte que certains jeunes sahraouis nous suivaient en voiture, ils s’étaient aperçu que la police avait kidnappé une personne sahraouie ; à ce moment-là ils m’ont jetée à leurs pieds et ont fermé la bouche avec leurs mains.

Nous avons attendu un certain temps avant l’arrivé des officiers, y compris le célèbre Abd El Aaziz Anouche connu par sous le nom de « Taouhima » qui leur a ordonné de me mettre a nue et deux d’entre eux se sont occupés de prendre mes mains pendant qu’ Aziz caressais mes seins et m’embrassait sur la bouche j’ai essayé de résister mais je manquais de force.
Après il a commencé à m’interroger sur mes relations avec certains militants des droits de l’Homme, notamment Djimi El Ghalia, Brahim Dahaan, Brahim Sabbar et Rabab Amaidan ; il m’a aussi interrogée à propos des inscriptions sur les murs du quartier Maatallah et la réception organisée par les sahraouis en faveur du militant Hmad Hammad à la fin du mois dernier. Après il m’a menacée de me violer de m’enterrer vivante et également menacé de licencier mon père de son emploi et de kidnapper mes petits frères.

A propos de mon implication dans la distribution de tracts au collège Laayoune3, il m’a menacée et intimidée pour que j’abandonne mes études ; puis il a ordonné aux policiers de me violer en mettant l’une de leurs matraques par derrière : je n’oublierai jamais cette image tragique et inhumaine !

Ils m’ont menottée une deuxième fois, cette fois les mains avec les pieds puis c’est Abd EAaziz Anouche qui m’interroge encore une fois sur ma relation avec le militant Ahmed Sbaï et sur les préparatifs de la célébration du 33ème anniversaire de création de la RASD. Ils m’ont menacée de me tuer si j’affichais ma déclaration sur internet.

Puis ils m’ont libérée à côté de l’hôpital Hassan II après m’avoir volé les 100 DHS que j’avais sur moi.
J’ai décidé de faire cette déclaration afin que toutes les forces vives puissent intervenir, car le silence sur ces crimes serait un encouragement pour ces tortionnaires de continuer à en commettre encore d’autres.»