Mode d’emploi : Bafouer la constitution avec l’assurance du soutien du Conseil constitutionnel dont il faut au préalable nommer les principaux membres, offrir à tous une augmentation de salaire de 100 millions de FCFA (7 500€), tenter une réforme constitutionnelle (mais ça ne marche pas à tous les coups), s’attacher les religieux les plus influents, compter sur la division de l’opposition (ça marche souvent).
Voilà la stratégie adoptée par le Président sortant du Sénégal qui souhaite que les mots République et Royauté deviennent synonymes dans les pays où les hommes, parvenus au pouvoir, s’attachent à préserver pour la famille et les amis, richesses nationales et patrimoine public qu’ils se sont accaparés.
Certes ce n’est pas original en Afrique où ces despotes se gaussent des réprimandes du Quai d’Orsay (quand elles ont lieu) en souvenir du temps où, à l’issue de l’indépendance les chefs d’Etats étaient mis en place par l’ancienne puissance coloniale en opposition à l’expression des populations.
Ainsi le Sénégal s’apprête à voir Wade retrouver son siège afin, espère-t-il, de préparer un nid douillet pour son fils qu’il a mis sur le marchepied depuis quelques années en le nommant Ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, puis Ministre d’Etat en charge de l’énergie. Des secteurs où le pays excelle en pénurie. Par souci de cohérence avec ce plan mûri de longue date, le président français a tenu à donner un coup d’pouce à l’avenir international du jeune homme en le présent au président des Etats Unis, devant les caméras du monde entier lors du sommet du G8 en mai 2011. Sans doute une tentative de contrecarrer les allégations des câbles diplomatiques de l’ambassade US, révélés par WikiLeaks, le présentant comme un « personnage vénal, craint par tous »…
Mais il y a toujours une variable dans ces stratégies très élaborées : Les populations… et les Sénégalais, qui ont désigné de longue date Karim Wade Ministre du Ciel et de la Terre, ne semblent pas prêts à cesser de faire entendre leur voix après le 26 février 2012.