A propos de l’accord franco-sénégalais

COMMUNIQUE DE L’AFASPA

sur l’accord franco-sénégalais conclu le 23 septembre 2006 à DAKAR


Cet accord, conclu en un week-end entre deux ministres de l’Intérieur sans que les représentants de la société civile ni le Parlement sénégalais n’aient eu la possibilité d’en débattre, entre dans le cadre de la loi française dite d’ « immigration choisie » , même si du côté sénégalais on préfère parler d’ « émigration concertée » .

Faciliter l’obtention de visas pour les sportifs, les artistes, les hommes d’affaires, les étudiants ou commerçants ne fera qu’accentuer la fuite des cerveaux sans apporter de remède au scandale moral que représentent les départs massifs, entrepris souvent au péril de leur vie, par des jeunes poussés au désespoir par la misère.

Il est à craindre qu’il ne s’agisse, une fois de plus, que de tromper les opinions publiques des deux pays. Ce soupçon ne peut qu’être conforté du fait que les sommes allouées par la France pour le rapatriement des clandestins seront prélevées sur… les fonds de développement de la coopération !

Des accords bilatéraux pour réguler les flux migratoires ne seront légitimes et efficaces demain que s’ils sont précédés aujourd’hui dans chacun des pays concernés par une large concertation entre les gouvernements, les élus, les syndicats, les représentants des forces économiques, des universités, des organisations des femmes, des mouvements de jeunesse, d’éducation populaire, de défense des droits de l’Homme.

Bagnolet, le 2 octobre 2006

Jean-Paul Escoffier, président de l’AFASPA