Faute de faire prévaloir une légitimité, le régime colonial marocain utilise les méthodes les plus basses pour maintenir sa présence au Sahara occidental. Les médias français sont d’une discrétion à toute épreuve sur le hacker dénommé « Chris Coleman24 ». Pas question de lui accorder l’audience médiatique d’Edward Snowden, pourtant ses révélations, preuves à l’appui, sont terriblement graves et permettent de comprendre pourquoi le conflit de décolonisation du Sahara occidental ne se règle pas, alors que le cessez-le-feu date de 23 ans. Nous reproduisons ci-dessous l’article écrit par Malainin Lakhal journaliste sahraoui
JAMAIS DEUX SANS TROIS : APRES KOMPASS ET NDIAYE, VIENT KHAN.
ESPIONNAGE ET COMPLOT CONTRE LE FRONT POLISARIO
Malainin Lakhal
Les comptes rendus « confidentiels » de l’ambassadeur marocain à Genève, le fameux Omar Hilale, relatent beaucoup d’informations sur la collaboration partisan que le Maroc recevait de son « ami » au sein de cette institution onusienne sensée servir les réfugiés sahraouis comme d’autres.
Apres le scandale récemment révélé grâce aux documents publiés par le hacker « Chris Coleman24 », sur son compte Twitter, exposant l’ex-Haut-Commissaire des droits de l’Homme, Mme Navy Pillay, et ses deux plus proches adjoints, Anders Kompass et Bacre Ndiaye (voir : ), voilà que ce mystérieux hacker publie d’autres documents qui nous informent sur la trahison du Chef du Bureau du Haut Commissionnaire des refugiés, Athar Sultan Khan, aux obligations et éthiques qu’imposent son poste humanitaire de très haut niveau.
Cette fois aussi, les comptes rendus « confidentiels » de l’ambassadeur marocain à Genève, le fameux Omar Hilale, relatent beaucoup d’informations sur la collaboration partisan que le Maroc recevait de son « ami » au sein de cette institution onusienne sensée servir les réfugiés sahraouis comme d’autres.
COMPLOT CONTRE LE PRESIDENT SAHRAOUI
Un des plus frappants incidents clairement révélés dans les comptes rendus du diplomate marocain et racontant ses chevaleresques conquêtes de corruption, dans les coulisses des organisations internationales à Genève, concerne sa réussite à convaincre de hauts responsables de l’organisation onusienne en charge des refugiés à refuser de recevoir en audience le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, qui représente les réfugiés politiques les plus anciens en Afrique, les sahraouis.
Hilale rapporte à ses supérieurs, le 16 mai 2013, avec enthousiasme que « M. Athar Sultan Khan, chef de cabinet du Haut-Commissaire pour les réfugiés, vient de me téléphoner pour me confirmer que le Polisario a été officiellement informé de l’impossibilité pour M. Guterres de recevoir Mohamed Abdelaziz, en raison de son absence de Genève à la date du 29 mai. »
Rappelant qu’à la même période le président sahraoui avait un rendez-vous avec Mme. Navy Pillay, le 23 mai, qui a été lui aussi partiellement saboté par les autres pions de l’ambassadeur marocain au sein du Commissariat des droits de l’Homme, à savoir Andres Kompass et Bacre Ndiaye, qui ont tous mis à l’uvre pour persuader Pillay de limiter la rencontre au minimum et même de refuser de se faire prendre en photos avec le président sahraoui, ce qui est surprenant de la part d’une représentante de l’Onu, sachant que son chef, Ban Ki-moon, n’a jamais hésité à prendre des photos avec ses hôtes sahraouis à plusieurs reprise au siège de l’Onu à New York.
Comme ses deux amis « pions » du Maroc au sein du Commissariat des Droits de l’homme, et pour gagner les faveurs de ses « maitres » marocains, M. Athar Sultan Khan n’hésitait pas à appeler son cher ami ambassadeur marocain pour lui donner des informations censées être secrets de métier, sur les rencontres et conversations qu’il a eu avec les responsables sahraouis.
Selon Hilale, Athar a délibérément uvré pour faire échouer toute possibilité de rencontre entre Mohamed Abdelaziz et Guterres. Et il a réussi dans sa démarche bien sûr. En contrepartie, le Maroc versait apparemment des contributions et des donations en abondance au Haut-Commissariat des refugiés, et qui sait ou encore il versait ces généreuses « donations » pour exprimer la gratitude du Royaume à ces ami(e)s fidèles. Ce qui est simplement honteux si vrais.
HILALE COMPLETEMENT SATISFAIT DU NOUVEAU SERVITEUR DU ROI
L’ancien ambassadeur marocain à Genève, exprime dans son compte rendu du 18 octobre 2012, publié par « Chris coleman24 », sa totale satisfaction pour Athar Sultan khan, indiquant qu’il est très important pour le Royaume de le soutenir à cause de «la bienveillance subtile dont il a toujours fait preuve à l’égard de notre cause nationale (le conflit du Sahara occidental)» en plus de sa « personnalité modéré et consensuelle, conjuguée à l’estime et le respect qu’il nourrit à l’égard de notre pays ».
Bien sûr, en lisant les quelques huit documents de l’Ambassade marocaine à Genève à propos des services rendus par Athar Khan à ses nouveaux maitres, on découvre pourquoi Hillale avait cette haute opinion sur son ami.
Dans le même document du 18 octobre 2012, Hilale souffle à ses supérieurs une information secrète sur des actions de lobbying entreprises par Khan auprès des Américains, pour qu’ils le soutiennent dans son désir de remplacer Christopher Ross au poste d’Envoyé personnel pour le Sahara occidental. On se rappelle que le Maroc avait déjà, en cette période, commencé sa campagne de dénigrement contre Ross, pour le pousser à quitter son poste comme son prédécesseur américain, James Baker. Et bien sûr, Hilale confirme la nécessité de soutenir l’ami du Maroc au cas où ces démarches aboutissaient, car selon lui : «La candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait importante pour notre pays, pour plusieurs raisons».
FONCTIONNAIRE ONUSIEN OU ESPION ?
L’acte d’espionnage de Khan contre M. Ross et le Front Polisario est pleinement confirmé par les documents de l’ambassadeur marocain mentionnés.
Dans un de ces documents issue par l’ambassadeur, le 25 octobre 2013, Khan a volontairement saisi une opportunité de rencontre avec l’ambassadeur lors d’une réception pour lui donner un compte rendu détaillé sur les contacts et conversations que Ross a eu avec les responsables du Polisario dans les campements des refugies sahraouis, ainsi que les entretiens de l’américain avec le Chef des opérations des CBM (Mesures de confiance, en Anglais : Confidence Building Measures) au HCR.
Dans ce même dossier, Khan aurait avorté les efforts de Ross qui a contacté le HCR, sollicitant sa contribution au rapport de son briefing informel au Conseil de Sécurité en octobre 2013. Khan a clairement répondu qu’il n’avait rien à signaler pour le moment, d’autant plus que le briefing est oral et concerne le volet politique et non humanitaire, selon son argumentaire. Et bien sûr, il a fait ça en coordination et suivant des ordres directs de son ami, Hilale.
Plus encore, Khan ne se contente pas de donner l’information, mais comme tout serviteur loyal, il conseille le Maroc et donne des idées et des tactiques à son ami Hilale pour contrecarrer «l’ennemi», à savoir bien sur le Polisario et toute personne intègre au sein des institutions onusiennes qui ne cède pas à Rabat.
Il fait la même chose de ses propres contacts avec les responsables du Polisario. Ainsi l’on apprend qu’après avoir eu le responsable sahraoui, M. Mhamed Khaddad, au téléphone, à propos de la visite que le Président sahraoui allait faire à Genève, Khan appelle l’ambassadeur marocain immédiatement pour lui donner le rapport détaillé de la conversation, lui révèle les propositions sahraouis, et va même jusqu’à donner son analyse de l’état d’âme de son interlocuteur sahraoui. Il confirme aussi à Hilale qu’il a tout fait pour ne pas permettre la tenue de cette rencontre entre le président sahraoui et le Haut-Commissaire des réfugiés, Guterres.
Khan a aussi donné des informations censées être secrètes sur une confidence que Mme. Kim Bolduc, la nouvelle Représentante spéciale au Sahara occidental, lui a fait sur ses intentions apparemment inquiétantes pour le Maroc. Et pour résultat, le Maroc refuse toujours de la recevoir pour la laisser prendre sa mission au Sahara occidental, faisant ainsi obstacle à la mission officielle d’une haute fonctionnaire onusienne servant un plan de paix et une opération onusienne de décolonisation au Sahara Occidental, qui a couté à la communauté internationale presque un milliard de dollars à cette date et le compte reste ouvert, sans parler de ses impacts sur la sécurité, la prospérité et la stabilité des peuples de l’Afrique du Nord et de l’Afrique en général..
SABOTAGE DES PROGRAMMES ONUSIENS EN FAVEUR DES REFUGIES
Pire encore, le fonctionnaire humanitaire s’est révélé être un grand acteur dans le sabotage de programmes humanitaires du HCR, suivant les ordres du Maroc. Ainsi, il a tout fait, comme révèle Hilale, pour annuler une rencontre qui a été prévu par le HCR à New York, dans le cadre des Mesures de confiance, et que Mme Kerry Kennedy, la présidente de la Fondation Robert Kennedy, devait animer comme invitée d’honneur.
Le premier paragraphe du compte rendu de Hilale à son ministère sur ce sujet suffit pour comprendre que « comme promis par M. Athar Sultan Khan, chef de cabinet du Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Udo Janz, directeur du Bureau du HCR à New York, a procédé, ce matin, à l’annulation du séminaire que Mme Kerry Kennedy devait animer, le 17 octobre, dans les locaux de la Représentation du HCR à New York, sur la situation humanitaire dans les camps de Tindouf.»
Hillale continue dans ce même message, que son succès à annuler cet évènement « a été rendue possible grâce aux excellentes relations (qu’il entretient) avec le haut-commissaire et ses principaux collaborateurs». Mais bien sûr M. Khan est à la tête de cette liste d’amis. Ce qui reste à découvrir est de savoir quelle autres « bonnes relations » cet expert marocain dans la corruption a encore au sein des institutions onusiennes qu’il entretient probablement encore à New York dans son nouveau poste de service comme Ambassadeur marocain aux Nations Unies.
On apprendra dans un autre compte rendu que c’était bien khan qui a tout fait pour accélérer l’annulation de ce séminaire à quelque jours de sa tenue. Il est allé à New York pour persuader le Directeur du bureau la bas à procéder à l’achèvement de cette tache pas honnête du tout auprès des participants qui s’apprêtaient à voyager à New York, y inclus Mme. Kerry Kennedy.
ET LE POGNON
Mais quand on sait que toutes les efforts et services de Khan son généreusement payé par le Maroc, on ne peut que comprendre bien sûr pourquoi le Fonctionnaire du HCR, et si attentif au désire de ses nouveau maitres.
Hilale écrits dans un compte rendu daté du 6 mars 2013 que Khan lui a fait part « du souhait du Haut-commissaire que le Maroc puisse transférer, dès que possible, la contribution volontaire annuelle au HCR » en raison, comme Khan « confie à son ami », toujours selon le texte « de la crise financière de l’organisation et l’augmentation du nombre des réfugiés au Moyen Orient et au Sahel ».
Cependant, ajoute Hilale « M. Khan a demandé à ces services de ne pas adresser de Note écrite au Maroc, (comme demandé par Guterres) pour ne pas le gêner. Il s’est chargé lui-même de me contacter à ce sujet et de le faire de manière informelle et ce, en raison des relations exceptionnelles du HCR avec le Maroc. » Et bien sûr, le Maroc versa la contribution aux meilleurs délais pour garantir la loyauté de son Haut pion au HCR.
CONCLUSION
Quelle conclusion peut-on tirer de toutes ces informations compromettantes et accablantes contre ce fonctionnaire du HCR? La réponse doit être donnée par les plus hautes autorités des Nations Unies, car il s’agit d’accusations très sérieuses, d’actes d’espionnages clairs contre de hautes personnalités internationales et, pire encore, un manquement criminel et intentionnel par un Haut fonctionnaire au secret de son métier et un conflit plus que clair d’intérêts qui a directement causé de sérieuses conséquences sur des efforts entreprises par des responsables et des agences onusiennes.
Il faut aussi penser au moyen de mettre un terme aux actes et comportement mafieux de l’ambassadeur Hilale, qui lui aussi assume la responsabilité d’actions d’espionnage, de corruption et de sabotages de programmes humanitaire et de droits de l’Homme. Pourtant, le Maroc, « l’exemple de respect des droits de l’homme », choisi par l’Europe et d’autres Etats soi-disant démocratiques, l’a simplement promu et affecté à New York, pour qu’il puisse approfondir ses efforts afin de corrompre de nouveaux responsables à New York.
Finalement, que doit faire le Polisario et la résistance sahraouie? C’est une question existentielle maintenant pour cette partie qui a toujours respecté ses engagements envers une organisation et une communauté internationale qui semble tolérer le Maroc tant que ce dernier lui permet de prendre part au pillage systématique des ressources d’un peuple africain colonisé, abusé et dénigré en plus.
Les jours à venir vont répondre à nos questions, et les tambours de la guerre vont peut-être reprendre dans la région car cette soi-disant communauté internationale semble seulement respecter la voix de la violence.