De la campagne paisible aux paysages sidérurgiques sinistrés de Lorraine, sur la trace d’un passé enfoui, le chemin noir traverse la France d’aujourd’hui et celle d’hier, entre documentaire et fiction. A travers une histoire individuelle se raconte une histoire collective, celle de l’immigration algérienne en France. Aux sons du jazzman Archie Shepp, l’enfance du réalisateur renaît, et avec elle son cortège de fantômes : les vieux Arabes invisibles, le métal en fusion.
« Comme si je me découvrais exilé (en serais-je un ?), le voyage au pays de naissance n’est pas un déplacement des plus simples ; ce n’est pas du tourisme. Il faut s’arracher pour traverser. Il y a de la couture à faire, il y a un fil secret à suivre et ce fil m’emmène dans les paysages français de mon enfance. C’est là le cadre de l’essentiel des souvenirs que j’ai de mes parents. Le cadre est en miettes, les lieux de mon enfance méconnaissables. On a tué le travail qui unissait, et les cités sidérurgiques de Lorraine sont orphelines. L’usine n’y est plus, mais sa lave brille encore dans mon esprit, comme une veilleuse.
À sa lumière, j’ai vue sur tous ceux dont je suis.
Le monde a changé, mais les Arabes sont restés des « invisibles ». Attirés par la sidérurgie comme des papillons par la lumière, beaucoup s’y sont brûlés. Certains en sont morts. Je les vois, ces rescapés, réunis près du foyer de travailleurs où il n’y a plus de travailleurs. Ces vieux Arabes ont l’âge de mon père ».
Abdallah Badis
Lundi 5 mars 2012 à 20h
au cinéma LA CLEF, 21 rue de la Clef, Paris 5ème
Métro Censier-Daubenton
Projection suivie d’un débat en présence de l’historien
Olivier Le Cour Grandmaison, militant du collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici
Plein tarifs 7,5 – Tarif réduit 6 – Tarif Adhérent 4,50
réservation conseillée au 0953483054