France Inter, RFI… ont annoncé que les manifestations du 20 mars s’étaient déroulées dans le calme, que des milliers de Marocains étaient descendus dans la rue. Traduction : cette fois la police n’a pas chargé, mais combien étaient-ils, dans combien de villes des rassemblements ont été dénombrés??? l’auditeur n’en saura pas plus. D’après les milieux militants les manifestations de Casablanca et Tanger ont rassemblé l’une comme l’autre 50000 personnes. Il y en avait 30000 à Rabat et c’est dans une soixantaine de villes que l’exigence populaire s’est exprimée.
Le mouvement du 20 février avait rassemblé 350000 manifestants. Ce succès a donné courage (il en faut au Maroc de la répression policière) pour que s’exprime sur l’espace public le refus de la misère et du manque de perspective pour la jeunesse. Un toilettage de la Constitution concocté par quelques fidèles du roi et nommés par lui-même pour plus de sûreté, les Marocains n’en veulent pas. « Non au clientélisme et à la corruption » « un roi règne et ne gouverne pas » « le peuple demande la dissolution du gouvernement et du parlement » « plus d’équité sociale » a-t-on entendu tout au long de cette journée mémorable.
Nous reproduisons cette information qui nous est parvenue du Maroc :
Casa la résistante
Ils, elles sont des dizaines de milliers à sortir dans les rues de Casablanca manifester, protester, revendiquer, exiger….Ils, elles veulent respirer l’air de LA LIBERTÉ. Au Maroc on étouffe. L’air est pollué. L’air sent le makhzen.
Pour être là, ils, elles n’ont pas besoin des appels de la télévision et de la radio makhzaniennes, ni des cris des rabatteurs de tous poils…
Elles, ils savent qu’elles, qu’ils courent le risque d’être sauvagement matraqué-es, d’être arrêté-es, de disparaître simplement…et pourtant elles, ils ont relevé le défi.
Ils , elles ont répondu oui à l’appel de la jeunesse du 20 février.
Elles, ils sont à plus de 90% les habitant-es des quartiers populaire de Casablanca et de Mohammedia: ouvrières, ouvriers, femmes au foyer, marchands ambulants, enchômagé-es, étudiant-es, lycéen-nes….j’ai retrouvé les « habituée-es » de la place « des pigeons », les bidonvillois-es qui luttent pour un logement décent. Agréable surprise! Elles, ils ne peuvent pas rater ce rendez-vous avec l’Histoire. Le problème du logement ne trouvera sa solution radicale que dans un Maroc nouveau.
La marche de 20 mars 2011, est une marche populaire.
Elles, ils ont crié, haut et fort:
– non à la constitution octroyée
– non au sacré en politique
– non au despotisme
– non à l’assujettissement et à l’asservissement
– oui aux droits de citoyenneté
– oui à l’égalité entre l’homme et la Femme
– oui à la véritable démocratie
Combien?
La télévision, la radio estimaient la foule des grands derby RAJA-WIDAD à 65 000 à 70 000; et bien plusieurs fois cette foule sportive.
Je me limite à dire simplement: elles, ils sont au minimum 50 000 de protestataires à oser défier la peur makhzanienne, la peur engendrée par des siècles de la tyrannie sultanienne.
Bravo la jeunesse (filles et garçon) de 20 février!
Bravo marocaines et marocains qui osent relever la tête!
Ali Fkir (20 mars 2011)