Le Président de l’AFASPA interpelle le Ministre des Affaires Étrangères de la France sur ce sujet qui concerne les relations juridiques entre le Maroc et la France ainsi que sur la délégation diplomatique de haut niveau qui s’est rendue au Sahara occidental où elle devait rencontrer le chef de la MINURSO pour évaluer son travail de surveillance du cessez-le-feu. Ce doit d’ailleurs être le cessez-le-feu le plus long depuis la création des Missions d’interposition de l’ONU : 28 ans !. On pourrait espérer que cette délégation se soit concentrée sur le travail qui vaut l’intitulé de la mission : "l’organisation d’un référendum d’autodétermination". Mais ce serait nouveau pour la France d’y jouer un rôle positif, alors qu’elle ne cesse au Conseil de sécurité de l’ONU de soutenir la position marocaine qui entend ne faire figurer à ce référendum qu’une seule question : l’autonomie du Sahara dans le cadre du royaume.
Autre question qui n’a pas semble-t-il préoccupé la délégation, l’audition des défenseurs sahraouis des droits de l’homme. Cette délégation se serait contentée de rencontrer des Sahraouis élus au sein d’une instance marocaine. Un peu comme si dans les années d’occupation de la France par l’Allemagne, les autorités de vichy auraient été consultées pour s’enquérir de la situation de la population française ! ou "au temps béni des colonies" Pierre Mesmer Haut commissaire de la République aurait été interrogé sur le bien-être des Camerounais en 1959.
Comment la France, qui ne reconnaît pas la souveraineté de l’État Marocain sur le Sahara occidental, peut-elle agir de la sorte et mépriser dans le même temps des organisations qui sont les interlocutrices des instances onusiennes et des grandes ONG internationales des droits de l’homme.
Décidément, la diplomatie française a sur les droits de l’homme des positions à géométrie variable, jusqu’à s’opposer à ce que la MINURSO ait mandat pour leur surveillance, étant ainsi la seule mission sur un conflit armé à ne pas avoir cette mission sur sa feuille de route.