Les réparations... pour les propriétaires !
Le décret de 1848 abolissant l’esclavage prévoit que « L’Assemblée nationale réglera la quotité de l’indemnité qui devra être accordée aux colons ».
Le prix de l’indépendance : Haïti
Pour maintenir son indépendance acquise en 1804, la République d’Haïti devait s’acquitter du versement d’une soulte de 150 milliards de francs-or, ramenée à 90 millions en 1838 (équivalent à 21 milliards de dollars), dont la majeure partie à des banques françaises. La dette sera définitivement honorée en 1883, mais les intérêts et emprunts nécessaires ne seront totalement remboursés qu‘en 1946 !
L’Afrique saignée à blanc
Les études font état de 12 à 18 millions d’Africains déportés. A ce chiffre, il faut ajouter les victimes décédées sur le sol africain, en tentant d’échapper à la capture. On estime que pour un africain déporté vivant, trois ou quatre personnes sont mortes. Il y a donc eu de 36 à 72 millions de victimes de la traite pendant ces quatre siècles. Le continent africain compte au début de la traite 50 millions d’habitants...
Le travail forcé
En juin 1930, une convention internationale tendant à l’interdiction du travail forcé dans les colonies est élaborée par le Bureau international du travail. Trois Etats refusent de la ratifier : la France, la Belgique et le Portugal. Il faudra attendre 1946 pour que l’Assemblée nationale constituante adopte l’abolition du travail forcé suite à la proposition de loi défendue par le député Félix Houphouët-Boigny : « Art. 1er. Le travail forcé ou obligatoire est interdit de façon absolue dans les territoires d’outre-mer. ».
17000 morts pour 500 km de rail...
« La région du Congo, très peu peuplée, n’était évidemment pas capable de fournir les effectifs nécessaires. Il fallut faire venir des populations originaires du Moyen-Congo, du Tchad et de l’Oubangui-Chari. (...) Le grand reporter Albert Londres avança le chiffre de 17000 morts. Il n’était sans doute pas loin de la réalité, les études réalisées ultérieurement confirmant cet ordre de grandeur (...) A l’issue de ce gigantesque chantier, le Congo était exsangue... »
Jean Monville, ex-PDG de Spie-Batignolles dans Une histoire de Spie. Naître et renaître à propos de la ligne ferroviaire Brazzaville - Pointe Noire.