Les photos des manifestations de Gafsa donnaient une idée de l’ampleur de ce mouvement, inédit depuis plus de 2O ans en Tunisie. Il se poursuit malgré la répression qui a fait 1 mort et plusieurs blessés le 6 juin 2008 quand la police de Ben Ali a tiré à balles réelles sur la foule, arrêtant des dizaines de personnes. Un avocat tunisien a témoigné de la parodie de procès au cours duquel 33 des 38 accusés ont été condaùnés à de lourdes peines. Un procès dont la séance a duré 24 heures, où le Procureur a refusé de montrer “les pièces à conviction” et qui n’a pas fait mention des tortures infligées aux accusés alors qu’elles figurent dans le rapport.
Au Maroc, la population de Sidi Ifni s’est levée elle aussi contre la misère et la marginalisation dont elle souffre alors que son port de pêche rapporte gros. Depuis 2005 la ville est en ébulition. Réponse de l’Etat marocain : 4000 militaires, gendarmes et forces auxilliaires envoyées pour mater les manifestants qui ont le tort de réclamer du travail et de dénoncer la corruption. Des villes voisines des caravanes sont venues apporter leur solidarité ; actuellement 26 personnes à la tête du mouvement croupisseent dans les prisons du royaume, 12 doivent être jugées le 5 mars prochain.
Samedi 14 février, une manifestation s’est tenue de la Place des Droits de l’Homme à l’ambassade du Maroc. Les participants scandaient « Sidi Ifni Résistance, libérez les prionniers » et « Assez de misère, assez de répression, Démocratie au Maroc ».